Au terme de mon stage et de ces trois mois passés avec Les Beaux Jours, il est temps pour moi de faire un petit bilan de cette expérience et de ce que j’en retire.
Je vais peut-être simplement commencer par dire que ces trois mois sont passés à une vitesse incroyable, et que j’ai l’impression d’avoir appris énormément aux côtés des Beaux Jours. Plusieurs choses m’amènent à avoir un regard si positif :
La notion de design et d’innovation sociale
Etudiante à l’ESCP Europe, en école de commerce, je n’avais jamais entendu parler de “design de services”, et encore moins appliqué à l’innovation sociale. Cela a donc été une véritable nouveauté pour moi. Il m’a fallu comprendre la démarche, ses étapes, sa mise en place, et toute l’utilisation de ce qu’on appelle “l’approche design” et les outils d’intelligence collective qui lui sont associés. J’ai rapidement saisi que le but de cette méthodologie était toujours de remettre les usagers au cœur de la réflexion, et j’ai ainsi cerné à quel point elle pouvait être cohérente lorsqu'on l’applique à des projets à impact positif, comme le font Les Beaux Jours.
J'ai été ravie d’apprendre une méthode aussi riche et surtout de voir comment l’utiliser pour aboutir à des solutions très concrètes concernant des projets sociaux, des projets qui ont toujours pour but premier d’aider les gens. Cela aura été un enseignement majeur, d’autant plus que je ne pense pas pouvoir recroiser ces champs d’études dans ma scolarité, alors même que je pense (et j’espère) pouvoir mobiliser ces raisonnements et outils autour de mes projets futurs.
Des projets marquants
Certains des projets menés avec Les Beaux Jours m’ont particulièrement marquée.
C'est le cas notamment du projet d’accompagnement du tiers-lieux solidaire LK ECOWORK, qui aura été mon coup de cœur durant ce stage. J’ai été impressionnée par la force et l’enthousiasme de l’entrepreneure, Laure, à l’origine du projet, qui semble conserver son envie d’aller de l’avant peu importe les obstacles, pour permettre de soutenir le plus grand nombre dans l’environnement difficile de Malakoff. Laure et son équipe m’ont vraiment donné envie, moi aussi, d’être à l’origine ou d’accompagner (un jour ou l’autre) un projet avec autant d’impact, coûte que coûte.
J'ai aussi beaucoup apprécié la journée de séminaire que nous avons préparé puis animé pour le groupe VYV, premier groupe mutualiste français. Je n’étais pas familière avec le thème de la protection sociale et encore moins avec l’idée d’un “universalisme de haut niveau”, donc j’ai pu en apprendre beaucoup, notamment grâce à l’intervention d’un chercheur passionné par le sujet durant le séminaire. J’ai aussi été impressionnée de voir un si fort engagement des acteurs des différents groupes mobilisés pour défendre des valeurs fortes, qui touchent à notre protection à tous.
Ces deux projets ne sont que des exemples et tous ceux que j’ai eu la chance d’accompagner durant mon stage m’ont marquée à leur façon, je pense que je retire un enseignement différent de chacun d’entre eux
Mon lieu de travail
Je crois qu’un autre des points forts de mon stage aura été le lien qu’il m’a permis de créer avec tout un écosystème formidable et inspirant. Grâce aux espaces de coworking Superpublic et les Halles Civiques (dont nous avons parlé dans cet article), j’ai pu travailler en étant au contact d’acteurs de l’innovation publique avec lesquels j’ai pu partager sur des projets ou des problématiques qu’ils rencontrent, et comprendre un certain nombre d’enjeux associés aux termes de démocratie participative,management et marché public, recherche-action, vidéo participative, évaluation d’impact, concertation, politique publique, étude terrain… Passionnant ! J’ai discerné les contours de tout un monde dont je ne connaissais rien, et là encore que j’aurais eu du mal à connaître via l’ESCP Europe puisqu’il s’agit d’acteurs qui travaillent pour le secteur public et sa transformation (administrations, collectivités territoriales, ministères…). Une vraie découverte donc, beaucoup de moments enrichissants et de très belles rencontres, avec lesquelles j’aimerais vraiment rester en contact. Je pense que je me suis rendu compte de l’importance du rôle qu’ont à jouer les administrations publiques et du travail qu’il y a à réaliser avec elles pour parvenir à transformer leurs organisations et imaginer des services publics réellement en phase avec les besoins des citoyens, des services qui soient plus inclusifs, co-créés avec nous.
Plus largement, cela m’a aussi permis de gommer certains a priori sur les espaces de coworking, et de me rendre compte que ces espaces permettent de travailler très efficacement (à condition d’être suffisamment autonome), tout en étant très agréables et particulièrement conviviaux.
Du mouvement
Ce stage aura été placé sous le signe du mouvement, chose que j’ai particulièrement aimé. Je n’ai pas passé une seule journée identique à une autre, peut-être d’abord grâce à la variété de mes missions, qui pouvaient toucher à la modification du site internet, à l’organisation d’un événement, à la préparation d’ateliers, à l’accompagnement le jour des ateliers, à des restitutions de journées de co-création, à l’écriture d’articles….Cela a aussi été dû aux déplacements que nous avons eu pour les journées de co-création, de formation, ou les rendez-vous avec nos partenaires, à Cachan, dans l’Aube, à Noisy-Champs, Rouen, Malakoff, l’Institut du Monde Arabe, ou ailleurs à Paris… Et le fait de travailler dans un espace de coworking a aussi rendu les choses très dynamiques, puisque des personnes vont et viennent sans cesse. Finalement, cela aura été l’occasion pour moi de réaliser que j’ai besoin d’une activité où il y a de l’action et du changement, où je peux sortir et rencontrer de nouveaux acteurs régulièrement, en plus d’être une activité qui touche à l’entrepreneuriat social, aux projets à impact, à l’innovation sociale et pourquoi pas aussi désormais à l’innovation et la transformation publique. Et puis, surtout, cela m’aura permis de comprendre ce qu’est vraiment le quotidien de deux entrepreneurs : un quotidien vivant, rapide, chargé, changeant, et rempli d’opportunités.
Et puis... des mentors au top !
Impossible de terminer cet article sans parler de Julien et Rémi, que je remercie beaucoup pour ce stage. J’ai particulièrement aimé le fait que les choses se passent aussi bien entre nous trois, toujours dans la bonne humeur, avec toujours beaucoup d’écoute. J’ai pu leur poser énormément de questions dès que l’on rencontrait quelque chose qui ne m’était pas familier. J’ai aussi trouvé que c’était génial de m’inclure complètement dans l’activité des Beaux Jours : j’ai participé à tout, des ateliers et leur préparation aux avancées des projets, à la préparation de leur anniversaire, à la communication sur les réseaux, aux déplacements, aux rendez-vous et aux événements… Je n’ai pas commencé une journée en me disant que j’avais hâte que le stage se termine ou en attendant les vacances, bien au contraire. Aujourd’hui, j’ai l’impression de repartir avec une valise pleine de connaissances et je sais que c’est grâce à eux. Tout cela va beaucoup me manquer !
Fiona